Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 20:54

 

 Faure

Capitulez, Mr Faure Gnassingbé !

« L’autorité désigne l’aptitude à faire respecter volontairement ses ordres. Lorsque le dirigeant a de l’autorité, ses décisions sont appliquées, car les subordonnés les croient légitimes. » Petit rappel de management opérationnel.

Voici six mois que Faure Gnassingbé, à l’issue de l’élection présidentielle du 04 mars 2010, a pour une seconde fois été porté par la françafrique et ses sombres adeptes à la tête du Togo avec un pourcentage de 60% des voix. Un pouvoir dit légitime, comme reconnu par la loi, les résultats étant validés par la Cour constitutionnelle du Togo – ah, cette Cour constitutionnelle si chère à nos experts politiciens ! Le pouvoir de Faure Gnassingbé est donc légitime, concédons-le.

Mais la légitimité, la vraie, d’un pouvoir, doit automatiquement se traduire par l’autorité du détenteur du pouvoir. Et cette autorité se traduit à son tour par le respect, volontaire, des ordres, de tous les ordres, du dirigeant par ses administrés, quels que soient l’âge, l’ascendance, l’ethnie, l’orientation politique et religieuse, le niveau d’instruction... et du dirigeant et des administrés. Les ordres d’un pouvoir légitime peuvent bel et bien être contestés par une partie des administrés, et des exemples abondent dans ce sens, que ce soit dans de petites organisations, ou dans les plus vastes Etats du monde. Et c’est justement là où le dirigeant, le vrai, use de son autorité, même devant les administrés les plus récalcitrants, les plus indisciplinés, les plus barbares pour faire respecter, volontairement, ses ordres. « L’existence d’un consensus, souvent tacite, entre le décideur et ses subordonnés rend inutiles les mesures contraignantes.» Petit rappel de management opérationnel.

Des pouvoirs légitimes, le Togo n’a pas besoin de faire des milliers de kilomètres pour en rencontrer. Quelques dizaines de kilomètres vers l’Est et l’Ouest, au Ghana et au Bénin donc, et le Togo peut observer à satiété les prouesses d’un pouvoir légitime, d’un pouvoir qui a de l’autorité. Où les dirigeants, légitimes, savent prendre des décisions et les faire respecter, volontairement, au moins par la majorité du peuple. Et le pouvoir togolais n’a rien de différent des pouvoirs de ces deux pays voisins, même si l’on peut admettre que les atmosphères politiques n’y sont pas les mêmes, chacun de ces pays ayant sa propre histoire. Mais que l’on ne se méprenne point, un pouvoir légitime est un pouvoir légitime, et doit automatiquement avoir de l’autorité, même s’il doit s’exercer dans une jungle. 

Voici six mois, depuis la réélection de Faure Gnassingbé donc, qu’une grande partie du peuple togolais, résidant au Togo et au sein de la diaspora, rassemblée au sein  du Front républicain pour l’Alternance et le Changement Frac et d’autres organisations, conteste la victoire du Rassemblement du Peuple togolais, Rpt, le parti au pouvoir. Six mois de contestation active, acharnée, à travers des marches tous les samedis malgré les vives répressions ! Un record dans l’histoire du Togo ! Et le pouvoir dit légitime de Faure Gnassingbé, ce pouvoir qui lui a été remis par 60% des Togolais ayant voté le 04 mars dernier, n’est toujours pas arrivé à se faire respecter, même avec l’aide de la police et de la gendarmerie ! Le peuple togolais n’est pas le peuple le plus indiscipliné et barbare de la Terre. Jean-Pierre Fabre et les autres leaders du Frac ne sont pas les leaders les plus teigneux et opiniâtres de ce monde. Les Togolais ne sont pas plus virulents, violents et indisciplinés que leurs voisins qui leur ont d’ailleurs toujours reproché leur trop grande passivité. Pourquoi donc ce pouvoir légitime n’arrive-t-il pas à se faire respecter ?

Et pourtant, le Togo a aujourd’hui, plus que jamais, besoin d’un président qui l’écoute, qui le respecte, un président autoritaire que tous les Togolais soient capables de respecter, volontairement, sans craindre de tomber dans l’indignité et la bassesse. Et cela presse. Ce cycle infernal des parties de gaz lacrymogènes des samedis doit prendre fin au Togo. Un pouvoir légitime n’a pas besoin des armes pour faire respecter ses ordres. Ces images horribles de gendarmes terrorisant de pauvres citoyens que diffusent partout sur la Toile les sites et blogs nous salissent. Ces jeunes désespérés qui marchent les samedis et qui prient les mercredis, ces laissés-pour-compte avilis qui ne craignent même plus pour leur vie, s’exposant aux atrocités des gendarmes togolais que nous connaissons tous très bien, cette tourbe bafouée que certains cyniques se plaisent d’appeler les bandits de Bè Kodjindji sont aussi des citoyens togolais. Des citoyens togolais qui s’expriment, qui ont un message à passer. Ces marches, ce n’est pas Jean-Pierre Fabre qui les initie, qui les justifie, comme l’affirment certains soi-disant experts politiciens veules et bas qui ont trouvé pour dada de le discréditer sous tous les cieux. Ce n’est pas derrière Jean-Pierre Fabre que les Togolais s’alignent les samedis pour marcher, mais derrière leur dignité, leur libération qu’ils exigent désormais à tous les prix. Ni Jean-Pierre Fabre ni aucun leader du Frac n’a dressé les Togolais contre le Rpt, mais c’est ce parti de félons, de fourbes et de gangsters qui cultive par ses pratiques d’un autre temps sa propre haine dans le cœur des Togolais. Que ces gérontes cherchant coûte que coûte à monnayer les reliquats de leur piteuse et infructueuse carrière politique contre un charisme qu’ils n’auront pas, et qui accusent les jeunes Togolais de suivre Jean-Pierre Fabre comprennent ceci, ces marches des samedis, c’est la voix du Togo, du grand peuple togolais qui réclame sa victoire. Et le pouvoir doit l’écouter, la respecter. La voix d’un peuple, ça ne s’ignore pas. Le Rpt ne peut pas continuer de gouverner en jonglant avec les matoiseries et la violence. Faure Gnassingbé ne veut pas des marches des samedis et des séances de prière des mercredis, cela se voit. Ces marches l’inquiètent, l’effraient, le discréditent aux yeux de la Communauté internationale. Ces marches ont fini par révéler au monde entier que son pouvoir n’est pas légitime, ni dans la forme, ni dans le fond. C’est pour cette raison qu’il a fait boucler l’Eglise Méthodiste Salem de Hanoukopé, c’est pour cela qu’il a cherché à dissoudre Obuts, mettre en débris l’Ufc, c’est pour cela qu’il a finalement dressé les gendarmes contre les manifestants. Mais toutes ces mesures sont trop viles, elles ne peuvent plus marcher au Togo, elles échouent, et elles vont continuer d’échouer parce que le Togo ne voit même pas une légère trace d’autorité dans ce pouvoir auquel il ne s’identifie pas. Cette fois-ci, c’est tout le Togo, le vrai, qui est debout ! Debout à travers le Frac, debout à travers Cmaf-Togo, debout à travers le MoLiTo, debout à travers les patriotes rassemblés au sein du Collectif pour la Vérité des Urnes, Cvu...  

Aucun Togolais honnête et digne ne doit rien à Faure Gnassingbé aujourd’hui, mais c’est lui qui doit tout à tous ces Togolais qu’il cherche tous les moyens pour vilipender. Personne n’a besoin de lui au Togo, mais c’est lui qui a besoin du pardon des Togolais, de ces jeunes qu’il a fait tomber dans la plus totale indignité, de ce peuple qu’il humilie au jour le jour... de ces morts sur lesquels il a marché pour arriver à la tête du Togo en 2005 et que son bouffon Abass Bonfoh cherche maintenant à cacher dans un sinistre négationnisme mort-né. Faure Gnassingbé doit, enfin, chercher à affronter la réalité, celle qu’il a lui-même créée au Togo avec son parti et son clan. Nous ne le dirons jamais assez, se cacher derrière l’armée, la gendarmerie, la police, Pascal Bodjona, Titikpina et autres Gilchrist Olympio son nouvel allié pour contourner et même terroriser le peuple, c’est de la pure lâcheté. Fuir les organisations de la diaspora et les citoyens décidés à lui servir une bonne dose d’humiliation, c’est le comble de la bassesse pour un président de la République. Pendant combien de temps un chef d’Etat peut-il fuir son propre peuple !

Les Togolais ne marchent pas parce qu’ils n’ont rien à faire. Les Togolais, même dans leur plus grand dénuement, savent toujours ce qu’ils font. Ils marchent pour quelque chose. Et il est temps de les écouter. Une main tendue de Faure Gnassingbé aux leaders du Frac, pas comme un président de la République normal qui convie ses opposants à une négociation, mais comme un citoyen pestiféré  - et c’est d’ailleurs ce qu’il est - qui cherche à faire la paix avec ses frères, pour les écouter, pour discuter avec eux, et décider, ensemble, quelque chose, pour le Togo. Le compatriote Pierre S. Adjété l’a depuis quelques mois déjà suggéré.

La violence ne pourra plus rien cette fois-ci, c’est clair. Les arrestations d’opposants, la dissolution des partis d’opposition, le musellement de la presse privée, le matraquage des manifestants... c’est désormais un théâtre fade au Togo. Même les gendarmes ont déjà échoué devant le Frac. Voici presque deux mois que les marcheurs marchent même dans les détonations des gaz lacrymogènes et sous les matraques. Que reste-il maintenant à Faure Gnassingbé, si étouffé aujourd’hui, à part la négociation, la capitulation devant ses adversaires, les vrais ?

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Agenda de ma boucherie
  • : Ce que je pense du Togo, de l'Afrique, et du monde qui m'entoure. Curieuse manière de le dire des fois, mais bah....
  • Contact

La Poétesse de Dieu

 

En librairie

 couerture-site.png

 

 

Fratricide.jpg

 

 

Gigolo-COUV.png

 

APO-FACE.JPG

Partenaires