Jeunes maliens agitant le drapeau français à Bamako (Photo: source)
Depuis cinq ans que je vis au Mali, c’est la première fois que j’assiste à toute cette révérence qui entoure le drapeau français au Mali. On se croirait dans un conte. Les Maliens qui jamais ne ratent la moindre occasion pour manifester leur aversion vis-à-vis de la France – Bien que la France soit l’une de leur terre d’accueil les plus prisées - jubilent, dansent et crient le drapeau français, la France.
Tous les grands carrefours sont ornés des drapeaux français et malien, les vendeurs à la sauvette vendant les deux drapeaux aux propriétaires d’engins à deux et quatre roues, quelques transporteurs en commun ayant recouvert leurs voitures du drapeau français. Le spectacle émouvant de ce militaire amputé d’une main suite à une blessure durant la guerre au Nord contre les rebelles, criant à travers les rues du centre-ville de Bamako « Vive la France, vive le drapeau français » juché sur le siège-arrière d’une moto conduite par un autre militaire. Et les appels passionnés des Maliens de l’intérieur et de la diaspora durant l’émission matinale « Appel sur l’actualité » sur la Radio France internationale, remerciant la France, l’armée française, le président français François Hollande… certains demandant même à la France de ne pas délaisser le Mali même après l’éradication des islamistes, de l’assister jusqu’à l’organisation des élections et l’instauration d’un nouvel Etat malien avec des instituions fortes.
Les « patriotes » trouveront à dire, entre deux discours creux teintés de haine. Ils continueront de critiquer cette salvatrice intervention française, sans rien proposer, sans jamais dire ce qu’aurait pu faire une armée malienne complètement déroutée pour tenir devant la hargne et la terreur de ces criminels décidés à porter atteinte à l’existence de l’Etat malien. Soit. Mais ce qui est sûr, au-delà de tous les clivages historiques, au-delà de toutes les rancœurs, au-delà de tous les petits conflits d’intérêt… la France a répondu, au bon moment, aux appels du Mali en détresse, tout comme les tirailleurs africains ont répondu à l’appel de la France durant les deux guerres mondiales. Et les Maliens en sont conscients, et lui disent Merci.