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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 20:52

 

 

 

 

Non, Faure ne va pas draguer Fabre !

Faure

C’est pas parce que la musaraigne pue la merde qu’il faut transformer sa cour en dépotoir, proverbe de grand-mère.

Trop demander à Faure Gnassingbé reviendrait finalement à ne rien lui demander du tout. L’opposition togolaise – ah, cette opposition-là ! – croit que la vie politique est une scène de ménage où l’épouse capricieuse doit de temps en temps faire de petites crises de caprice pour se faire chouchouter par son mari.

Nombreuses sont les opinions des Togolais sur la Toile qui exigent que Faure Gnassingbé aille vers Jean-Pierre Fabre, discuter avec lui pour trouver un consensus.

Cette proposition, même si à première vue elle paraît très prometteuse, n’a aucunement pas de sens. Pour plusieurs raisons.

Faure Gnassingbé ne peut pas aller vers Jean-Pierre Fabre. Parce que Jean-Pierre Fabre, quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, n’est que le représentant de l’Union des Forces de Changement, UFC, aux élections présidentielles de mars 2010, tout comme le fut Bob Akitani en 2003. Le président national de ce parti, du moins celui que l’on connaît, et avec qui doit normalement se dérouler toutes les discussions concernant ce parti, c’est presque-feu Gilchrist Olympio qui depuis des semaines déjà s’est aligné sur le camp RPT de Faure Gnassingbé. Tout sentimentalisme balayé d’un revers de la main, il faut avoir le courage de reconnaître que c’est l’UFC, du moins sa partie charnière qui s’est ainsi ralliée au parti au pouvoir. L’ombre de Gilchrist Olympio plane et planera toujours sur l’UFC, et ça, ceux qui doivent le déplorer aujourd’hui c’est justement ceux qui l’ont engendré, ceux qui ont toujours glorifié le vieux métis comme une incarnation de Yesu Kristo, lui conférant tous les pouvoirs dans le parti. Jean-Pierre Fabre, en toute logique, n’est donc qu’un indiscipliné qui ne veut pas suivre son président national. Terrible vérité ! Mais vérité quand même.

Faure Gnassingbé ne peut pas aller vers Jean-Pierre Fabre. Parce que Faure Gnassingbé n’est pas un baby-sitter pour aller chanter toutou gbovi à de petits enfants qui pleurnichent chaque samedi à travers les rues de Lomé, encore moins un messie pour aller sauver des âmes en perdition qui errent dans une opposition plus pauvre que Lazare de la Bible assis sous les murs du riche de la parabole biblique. Il est un homme politique. Un homme politique illégitime. Un homme politique de mauvaise foi. Qui a hérité de la dictature et de la mauvaise gouvernance de feu son dictateur de père. Faure Gnassingbé est le représentant d’un parti politique jamais accepté par le peuple qu’il prétend gouverner, et qui est obligé de passer par force matoiseries et hypocrisies pour s’accrocher au pouvoir. Celui qui se noie ne peut pas mettre de la différence entre un baobab et un papayer, il s’accroche à tout, dit le proverbe. Tout homme politique, aussi honnête et sérieux soit-il, cherche toujours une faille dans les partis adverses pour s’y engouffrer, pour le bien de son parti. La politique a toujours été ainsi, et ce n’est pas Faure Gnassingbé, qui est loin, très loin d’être sérieux et honnête, qui en tracera d’autres contours. Faure Gnassingbé est aujourd’hui apte à aller déterrer des cadavres des militants de l’UFC, leur attribuer des postes ministériels, pour juste montrer aux yeux du monde qu’il partage son pouvoir avec l’opposition. Pourquoi laisserait-il donc de côté cette aubaine que lui a offerte un Gilchrist Olympio déchu traînant ses vieux os brinquebalants sous sa peau ratatinée suivi de ses vils valets ? Déchu ou pas, rendu schizophrène par son mal de dos ou pas, abruti par l’âge et les échecs ou pas, Gilchrist Olympio reste Gilchrist Olympio aux yeux des observateurs autres que ceux du Togo, le leader historique de l’opposition togolaise, et Faure Gnassingbé, qui peut manquer de tout sauf de l’opportunisme, en vrai fils de dictateur, ne peut que s’en servir pour se glorifier aux yeux de la communauté internationale. Comprenons que c’est trop difficile de croire aujourd’hui que Gilchrist Olympio, l’homme-UFC ne représente plus rien dans son propre parti qu’il a créé et qu’il dirige depuis une vingtaine d’années.    

Faure Gnassingbé ne peut pas aller vers Jean-Pierre Fabre. Parce que le fils de feu Gnass, s’il n’est pas Einstein, est loin d’être Toto. Le fait que Faure Gnassingbé ne soit pas très intelligent ne signifie pas qu’il est très bête. Jean-Pierre Fabre ne l’inquiète pas. Jamais ! Faure Gnassingbé sait pertinemment que le Frac sur lequel repose aujourd’hui toute la contestation de son régime n’est qu’une statue de sable qui va bientôt s’effondrer. Il suffit juste d’un petit coup de vent. Si l’UFC, un parti formé sur des idéaux communs et des principes clairs et précis, qui a donné toutes les sortes de vertige au RPT pendant deux décennies, a pu s’exploser en un clin d’œil, sans avoir effleuré un semblant de réussite, ce n’est pas le Frac, ce groupe hétérogène formé par un pur hasard qui pourra tenir le coup. Le Frac est aujourd’hui formé de partis politiques dont les leaders aspirent tous à la magistrature suprême, en leur nom et en leur propre compte, de Jean-Pierre Fabre à Kofi Yamgnane, en passant par Kodjo Agbéyomé véritable has been déchu et mal-aimé qui cherche à se faire une nouvelle image aux yeux des Togolais. La trahison peut donc très facilement entrer dans la danse. Le Frac, malgré tous les espoirs qu’il a suscités, n’arrive pas à montrer des méthodes pratiques de contestation, à part celle de la mobilisation générale d’un peuple que le RPT a depuis longtemps cessé d’écouter, des mobilisations qui ne peuvent donc aboutir à rien à part ces randonnées des week-ends à la plage, à la grande désolation des amants sans toit privés de leur nid d’amour, le sable tiède de la plage sous les cocotiers. Cette méthode qui traduit toute l’irresponsabilité des opposants togolais, l’UFC et les autres petits partis de l’opposition togolaise l’ont pendant des dizaines d’années utilisée sans le moindre résultat. Et ce n’est pas parce que Jean-Pierre Fabre et le Frac font tous les samedis marcher des centaines de milliers de Togolais dans les rues de Lomé que Faure Gnassingbé, qui aime se la jouer intelligent, et qui se réfugie toujours dans un lâche silence, va aller prier Jean-Pierre Fabre, un bouquet de rose à la main, de discuter avec lui.

Faure Gnassingbé ne peut pas aller vers Jean-Pierre Fabre. Il n’ira jamais vers lui. Jamais ! Ce que Jean-Pierre Fabre peut désormais faire, s’il est réellement un politicien sérieux et soucieux de voir un Togo enfin libéré de sa malédiction, c’est d’ignorer tout orgueil, aller vers Gilchrist Olympio, qui reste le président national de son parti, quoi qu’on dise, le convaincre de retirer ses six membres de ce dédale de gouvernement dans lequel ils sont partis s’enfermer, pour refonder un UFC solide derrière lequel le peuple togolais se mobilisera toujours. Il n’y a aucune situation qui pourra plus avantager le RPT que celle dans laquelle se trouve aujourd’hui le Togo, celle qui voit le principal parti d’opposition, celui-là qui a toujours été le cauchemar de la dictature, réduit en miettes. Le peuple togolais est prêt à comprendre, prêt à applaudir une réconciliation entre Jean-Pierre Fabre et Gilchrist Olympio. Les Togolais savent très bien aujourd’hui que cette crise au sein de l’UFC ne les arrange en aucune manière. Ils sont perdus et ne savent plus sur quelle musique danser. Le peuple togolais n’a jamais fait confiance à Agbéyomé, et ne va changer ni aujourd’hui ni demain, et il ne connaît pas encore bien Kofi Yamgnane. Ces deux hommes politiques, s’ils sont vraiment honnêtes, doivent normalement convaincre Jean-Pierre Fabre à se réconcilier avec son président national, au lieu de chercher à les éloigner l’un de l’autre. Le Togo a besoin d’un parti d’opposition, un vrai, soudé et solide, disposant d’un programme politique très clair, pour combattre le RPT qui ne fait que couler de très beaux jours ces derniers temps. A la grande détresse du peuple togolais qui attend encore et toujours un sauveur...

 

PS : Allez, je suis en retard, j’ai quelque chose de très important à faire. Je dois aller voir des choses très intéressantes. Ces derniers jours, de jeunes Maliennes, vivant à Paris, en vacances ont pris d’assaut tous les quartiers de Bamako. Eh Allah, faut les voir se déhancher dans leurs minis, cigarette dans la bouche, les dents bien pourries – je ne sais pas qui aimerait épouser des filles si débraillées – rouler le français, bouteille d’eau minérale en main. Juste pour nourrir les yeux, mes yeux de célibataire, quoi !

 

 

 

 

 

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commentaires

D
<br /> Eh Jeanvie, qu'est-ce que je peux faire à part me nourrir les yeux, hein! Trop dure, la vie de l'exilé, surtout quand on est seul comme moi. Amitiés!<br /> <br /> <br />
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J
<br /> David! Toi aussi! Laisse tranquille les "jeunes" maliennes déglinguées! C'est doux pour les yeux dêh!<br /> <br /> <br />
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