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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 22:36

 

 

 

 

 

 

 

 

James Baldwin, écrivain ou pédé ?

 

baldwin.jpg

 

« Aimez ce que j’écris, et non ce que je suis. » Et si les écrivains se servaient de cette formule pour se défendre ? Comment arriver à pousser les lecteurs à ne voir l’écrivain qu’à travers son œuvre, et pas sa vie ?

 

Il y a à peine une semaine, suite à la mort de l’écrivain d’origine camerounaise Ferdinand Oyono - Ferdinand comme Louis Ferdinand Céline  -, l’écrivain d’origine togolaise Kangni Alem s’indignait dans son blog contre l’attitude de ces âmes qui tentent de ternir l’image de l’écrivain qu’avait été le créateur du personnage Meka par le parcours de l’homme politique. Ferdinand Oyono, qu’ont lu presque tous les collégiens et lycéens sérieux de l’Afrique francophone, est un mauvais écrivain car ayant accepté un portefeuille ministériel sous un régime corrompu ! Grrrrrrr...

 

Hier, ce fut James Baldwin, l’un des meilleurs écrivains noirs américains de sa génération, qui passa sur le bûcher. Un ami étudiant, avec qui je discutais sur la littérature noire américaine, me fit sèchement savoir qu’il n’avait jamais cherché à lire Baldwin parce qu’on lui avait raconté qu’il avait été homosexuel ! Je ne cherchai pas à le convaincre, car je ne pouvais jamais y arriver, vu le dégoût qui se lisait sur son visage quand il parlait du monsieur Baldwin. De toute façon, m’étais-je dit, un étudiant en lettres qui ne lit pas James Baldwin, c’est ses propres couilles qu’il expose au monde entier, pas mes pauvres couilles de célibataire

 

Ah, James Baldwin ! Le nom, je le connaissais depuis mon enfance, le cours primaire, mon père ayant dans sa bibliothèque trois ou quatre de ses livres en anglais. En première, après un cours sur la littérature noire américaine, je lus un livre de lui, Chronique d’un pays natal, un recueil d’essais. Je ne l’aimai pas trop, car en ces temps où je ne vivais que par les écrivains du romantisme et du symbolisme, c’était la poésie et le roman qui m’emballaient, pas l’essai. Le thème du livre, la condition des Noirs et les questions raciales aux Etats-Unis, m’étant aussi très peu familier. Je ne cherchai plus à lire un autre bouquin de lui... jusqu’en 2008, l’année de la découverte, du grand amour. Et je la dois, cette découverte, au Prix Renaudot 2006, Alain Mabanckou. Lettre à Jimmy. Ce fut cet essai de l’écrivain d’origine congolaise, publié chez Fayard, qui me fit connaître et aimer James Baldwin. Je lus successivement tous ses livres que j’avais trouvés, en commençant par Chronique d’un pays natal, pour terminer avec Les Elus du Seigneur, en passant par La Case de Giovanni, La Prochaine fois le feu – que j’aime les titres si provocateurs !

 

De James Baldwin, j’ai retenu un écrivain incendiaire – comme j’aime, qui a su représenter son temps dans son œuvre, sans pour autant tomber dans la banalité caractéristique de ces ouvrages qui cherchent trop à photographier le réel. Un véritable défenseur de son art, qui n’a pas hésité, au nom de son amour pour les belles lettres, à démonter son ex-idole, Richard Wright auteur de Black boy... Baldwin, un de ces écrivains que la mort ne peut jamais tuer.

 

Quant à son orientation sexuelle, sa vie à lui, bah ! Que ses détracteurs ne lisent donc pas Ronsard (parce que vieux il était épris des jeunes filles, un pédophile donc), Céline (un xénophobe qui se définissait comme l’ennemi N°1 des juifs), Hugo (pas très commode envers l’Afrique dans ses discours), Lamartine (pour son parcours politique), Baudelaire (sale drogué épileptique), Rimbaud et Verlaine (vagabonds), Musset (coureur de femmes), Senghor (président dictateur)... Qu’ils aillent lire... Jésus, qui malheureusement n’a été qu’un charpentier analphabète , loin de la plume et du papier.

 

 

 

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commentaires

6
Check it out through eye closed down, in that case view wide open.
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E
<br /> Hé Dave, j'espère que tè pas en train de protéger la vie privée des écrivains pour qu'on respecte ta vie privée très pourrie, hein! Tu sais que même si tu a un beau style tu n'es pas un bon copain,<br /> un bon frère, un bon... mec... Ha ha ha... Juste pour rigoler. Allez porte toi bien avec ta grosse tête là. On t'attend à lomé pendant les vacances. Bien de choses aux beautés de Bamako.<br /> <br /> <br />
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