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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 21:34

 

 

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Pour saluer la lutte juste

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, disait l’un des plus grands dieux de la littérature, Victor Hugo. Vivre pour lutter, pour les esprits grands, nobles, dignes. Ceux-là qui luttent pour eux, et pour les autres, qui luttent pour leur histoire et celle de leur peuple, qui luttent pour l’Histoire. Lutter pour vivre, pour les opprimés, les laissés-pour-compte.

La lutte, que ce soit celle des grands esprits, celle qu’ont menée Martin Luther King, Gandhi, Mandela... ou celle des misérables qui doivent lutter pour trouver leur pénible pitance de chaque jour, engage aujourd’hui le peuple togolais, tout le peuple togolais. D’un côté ceux qui doivent lutter pour le Togo, pour l’Histoire, de l’autre ceux qui doivent le faire pour ne pas crever de faim.

La lutte des misérables, des crève-la-faim, elle est faite de tous les matériaux, bassesses, humiliations, génuflexions, mensonges, larmes, coups, blessures... Tout. C’est celle que mènent les paysans des fermes les plus reculées du Nord du Togo perdu dans la misère, les revendeuses du grand marché de Lomé et de tous les marchés du Togo qui doivent au jour le jour troquer leur sang et leur sueur contre quelques pécules pour nourrir leur progéniture, les portefaix qui s’usent sous des fardeaux trois fois plus lourds qu’eux pour assurer leur unique repas quotidien, les zémidjans sillonnant sous le soleil tous les coins et recoins de Lomé chaque jour, exposés aux imbécillités des clients les plus insolents, aux caprices des plus moqueurs, aux atrocités des plus cyniques, les étudiants ne vivant que par les faibles lueurs d’un espoir qu’ils savent hypothéqué, les petites prostituées des coins de Décon qui chaque nuit sacrifient leur chair et leur dignité sur l’autel de leur pénible subsistance... La lutte des misérables, elle est petite, souillée, et sans lendemain.

La lutte des grands esprits, elle, porte en elle tout un peuple et son histoire, l’Histoire. Cette lutte est celle que les fils et filles d’un pays doivent laisser à la postérité, celle qui témoignera du passage d’une génération qui n’a pas observé la vie en simple spectatrice. Et cette lutte, elle doit être aussi grande que son objet, et loin, très loin de toutes les bassesses, de toutes les petitesses, de tous les vices.

Ceux qui luttent aujourd’hui pour le Togo, qu’ils soient des politiques ou pas, ceux qui ont aujourd’hui dédié leur vie à cette petite parcelle de terre qui nous a toujours été si chère mais que nous perdons au jour le jour, ceux qui veulent, enfin, pour le dire tout cru, sortir le Togo de la dictature et en qui ce pauvre peuple qui n’a plus aucune force à part croire a placé sa confiance, doivent savoir que la lutte qu’ils ont décidé, de leur plein gré, de mener, n’est pas une lutte de misérable, une lutte de subsistance, mais une lutte noble, digne. Et qu’ils doivent la tenir loin, très loin de leur cœur, et de toutes leurs bassesses, leurs faiblesses. La lutte pour le Togo doit, enfin, être une lutte juste. Car c’est elle qui fera un Togo meilleur, le Togo meilleur que nous souhaitons avoir.   

Pour mener une lutte juste, il est temps que nous cessions de jeter l’anathème sur les Gnassingbé, en qualifiant la dictature togolaise de dictature des Gnassingbé, en qualifiant les victimes de cette dictature de victimes des Gnassingbé. Car c’est une très grande injustice envers le pauvre Gnassingbé qui n’a jamais bénéficié d’un seul centime de la dictature togolaise, qui ignore qu’un jour de 1967 un Gnassingbé a accédé à la suite d’un coup d’Etat à la magistrature suprême au Togo, et y a instauré l’une des plus sanglantes dictatures de l’histoire de l’Afrique. La famille Gnassingbé est loin de se limiter à Eyadema et ses descendants. Même dans notre plus grande détresse, dans nos plus chaudes colères, nous nous devons du respect. Notre histoire en a besoin. Nous ne le dirons jamais assez, l’ennemi du peuple togolais ne s’est jamais appelé ni Eyadema, ni Faure, ni Kpatcha, ni Ernest, ni Rock... mais le Rassemblement du Peuple togolais, Rpt. Et Dieu seul sait que les plus grands bourreaux de cette maffia ne sont pas des Gnassingbé, pas même des Kabyè, mais des Ewés, des Mina, des Bassar, des Tchamba... Les plus grands traîtres du Togo sont en majorité du Sud. Gilchrist Olympio en est le dernier exemple. Les tueurs du Togo, ce ne sont pas seulement ces monstres de Lomé 2 qui pillent le Togo, qui ordonnent aux forces de l’ordre de tirer sur le peuple togolais chaque fois qu’il conteste les élections frauduleuses, ou ces députés et ministres qui ont joué et qui jouent aux chiens autour de la table d’Eyadema et de son fils, mais c’est aussi ces journalistes qui se sont facilement laissés acheter par le pouvoir, ces artistes qui ont célébré la dictature dans leurs chansons, ces écrivains qui ont passé toute leur carrière à lire entre les lignes, soufflant le chaud et le froid entre le pouvoir et l’opposition, ayant résumé tout leur engagement à des boutades maladroitement insérées dans leurs écrits puant l’hypocrisie, ces opposants sans stratégie qui jouent aux grands intransigeants, voguant du haut de leur nullité sur les louanges d’un peuple aveuglé par ses larmes... Et ils sont en majorité du sud du Togo, voyons !

Pour mener une lutte juste, il est temps que nous cessions de diaboliser Gilchrist Olympio, dépenser toutes nos énergies à le matraquer, tout en laissant les criminels du Rassemblement du Peuple togolais traquer et emprisonner à loisir les militants de l’opposition. Car c’est le comble de la faiblesse que de voir aujourd’hui des cadres de l’Ufc affirmer, après presque vingt ans de cohabitation, que Gilchrist Olympio est un traître. L’attitude des sieurs Eric Armerding, Endoch Bonin et de toutes ces voix qui s’élèvent seulement aujourd’hui pour noircir Gilchrist Olympio ne relève que de la traîtrise et de la fourberie. Il est certain qu’ils n’auraient jamais sorti ces linges sales de l’opposant historique si des problèmes n’avaient pas survenu au sein de l’Ufc. Ils auraient continué de tourner autour du mauvais Gilchrist Olympio qu’ils traînent aujourd’hui dans la boue, en l’adulant, tout en connaissant ses idées noires envers le pauvre peuple togolais. Lâches, ils craignaient hier de se faire traiter de vendus au Rpt s’ils osaient dévoiler les plans démoniaques du leader de l’opposition togolaise, mais aujourd’hui, portés par les évènements, véritables opportunistes, les voilà qui jouent aux grands éclaireurs, juste pour recevoir les compliments de quelques esprits bornés qui tardent toujours à distinguer le propre du louche au Togo.  Demain, ce sera Jean-Pierre Fabre qu’ils encensent aujourd’hui qui sera, toujours par eux, traité de démon. Cherchez d’autres plus grands traîtres à part ces messieurs, vous n’en trouverez point sous le soleil.

Pour mener une lutte juste, il est temps, oui, il est vraiment temps que les Togolais, la jeune génération surtout, cherche à se débarrasser des matoiseries de ces vieilles hyènes qui ont passé tout leur temps à abreuver le Togo de promesses fallacieuses, endormant les esprits de leurs langues mielleuses de serpents rusés. Il est temps que la jeunesse togolaise prenne position, et dise non à ces vieux ordres établis par ces chiens errants de la politique et qui ont toujours confondu la lutte de l’Histoire à celle de leur propre subsistance. Tant que vous noircirez Gilchrist Olympio, vieux idolâtres, c’est vous-mêmes que vous serez en train de noircir, comme votre histoire et votre destin se confondent à ceux de Gilchrist Olympio. Ce n’est pas aujourd’hui que le peuple togolais apprend, enfin, à faire la politique avec la raison, et pas avec le cœur, que vous réussirez à nettoyer les souillures de ces bassesses qui vous collent à la peau, en jouant aux bons serviteurs du peuple. Tous les échecs que vous avez alignés durant votre piteux combat politique doivent vous pousser, s’il vous reste des traces de dignité sous la peau, à déguerpir, disparaître, pour laisser des âmes plus nobles faire du Togo en loques que vous avez laissé, un Togo digne, grand.

Pour mener une lutte juste, il est temps que les Togolais  cessent, enfin, de déifier n’importe quel opportuniste qui se présente devant eux avec des discours démagogiques. Le forfait de Gilchrist Olympio doit nous éclairer, nous édifier, pour que nous comprenions que sous les apparences du pauvre doux agneau peut se cacher un méchant loup. Confier le destin de tout un peuple à un seul homme, comme le peuple togolais l’a fait à Gilchrist Olympio depuis presque vingt ans, ne relève que de l’irresponsabilité. Voir aujourd’hui la victoire du peuple togolais dans le Frac n’est qu’une illusion de plus, une illusion de trop pour le Togo. Et Jean-Pierre Fabre, et Kofi Yamgnane, et Kodzo Agbéyomé... peuvent trahir n’importe quand, comme Gilchrist Olympio, naguère plus charismatique et plus aimé qu’eux, l’a fait. La lutte pour le Togo, la lutte de l’Histoire, c’est tous ces Togolais-là qui ont aujourd’hui une voix pour s’exprimer, pour crier, qui doivent la livrer, au jour le jour, la tête haute, loin, très loin de toutes les insuffisances, de toutes les suffisances. Car, près, très près, bat encore, battra toujours les cœurs de nos frères tombés sous les armes de la dictature du Rpt, tombés sur le champ de bataille pour la dignité de notre pays, notre dignité à nous tous, qui réclament que justice leur soit faite. Pour eux, pour nous, pour le Togo !

 

David Kpelly

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